Jour 10 – Dimanche 23 février 2025
J’ai appris récemment à m’écouter et c’est parfois ce que je réponds aux personnes qui me demandent comment j’ai fait pour mieux vivre à mon travail ou ailleurs.
Et j’observe que « s’écouter » est très souvent mal perçu. « Pas trop quand même ? » a ainsi été une réaction spontanée à ma formulation. Qui m’a instantanément fait douter de son bien-fondé.
Et bien si, s’écouter : le plus possible, et surtout le mieux possible.
Mais comment décrire le fait de s’écouter mieux ?
Je côtoie parfois des personnes qui m’exaspèrent car elles sont centrées sur elles-mêmes et leurs ressentis. Elles s’écoutent très bien. Alors est-ce que moi aussi j’exaspère ceux qui s’écoutent moins que moi ? Sinon, quel est le critère qui permet de différencier une bonne écoute d’une mauvaise écoute ?
Une personne parle de s’accueillir, c’est-à-dire s’accepter tel que l’on est, plutôt que s’efforcer d’être qui l’on n’est pas. Si l’on veut être différent, on se rejette et c’est violent. C’est aussi épuisant car on s’auto-surveille en permanence. Et surtout c’est voué à l’échec car le naturel revient toujours.
Je suis d’accord avec ça. S’accueillir tel que l’on est apporte un réel soulagement. Et ce soulagement je l’ai vraiment ressenti aussi.
Au final, je ne vois pas pourquoi il faudrait opposer les deux.
J’ai d’abord appris à m’interroger pour chercher à me comprendre, puis à guetter mes sensations corporelles. Et parce que j’ai aussi appris à écouter mes réponses, y compris corporelles, j’ai appris à mieux me connaitre.
La seule différence que je perçois avec les personnes qui m’exaspèrent, c’est que mon dialogue intérieur est privé, intime et ne fait pas obstacle aux expressions des autres. Au contraire, il m’aide parfois à mieux comprendre certaines de leurs réactions.
Donc s’écouter est essentiel et permet même de s’ouvrir aux autres.
Mais s’écouter ne suffit pas. Si ce que l’on entend ne nous plait pas, on pourrait s’efforcer de se changer, de devenir « une meilleure version de soi-même », de « renforcer sa résilience », de « devenir antifragile » ou que sais-je encore. Les concepts ne manquent pas. Et ce faisant, on renforcerait la division en soi, on se couperait entre la partie acceptable et celle sur laquelle il faudrait encore travailler.
Donc il faut aussi s’accepter tel que l’on est, avec ses qualités et ses défauts, ses points forts et ses limites. Et regarder ce qui nous gêne comme un mécanisme de protection à interroger. Se protéger de quoi, de qui, pourquoi ? La réponse nous sera très précieuse pour comprendre ce qui bloque, donc pour identifier les actions les plus adaptées pour avancer en sécurité.
S’accepter tel que l’on est, donc s’accueillir avec curiosité et bienveillance.
S’écouter puis s’accueillir. Voilà ce qui, selon moi, aide à retrouver de la sérénité.