Le coût des angles morts

Jour 12 – Mardi 25 février 2025.

La vue est un sens fondamental pour l’être humain. Pour autant, nous avons tous et toutes des angles morts. Des modes de fonctionnement que nous ne parvenons pas à repérer même s’ils sont très visibles pour les autres.

Donc nous sous-estimons l’impact qu’ils peuvent avoir.

C’est le cas de l’inaction, qui apparait souvent comme la solution de « conservation ». Si je ne décide pas, si je ne change rien, alors je minimise les risques d’erreur et de perte.

Mais rester dans une situation qui ne convient pas a un coût émotionnel, psychique et parfois physique aussi. Seulement ce coût n’est pas directement visible. Il le sera plus tard, lorsque la situation sera devenue intenable. Et à la vue de la note, souvent très salée, la pensée « si j’avais su, j’aurais réagi plus tôt » émergera, tôt ou tard.

Je le sais d’autant plus que je l’ai souvent pratiqué. Pour autant, cette stratégie perdante n’est pas si facile à changer.

Et quand je regarde autour de moi, je vois que je suis loin d’être la seule dans ce cas.

Parceque c’est profondément humain : pour maximiser nos chances de survie, notre nature profonde vise l’économie d’énergie et favorise ce qui est déjà connu. L’angle mort couvre donc tout ce qui est inconnu.

Cette stratégie est adaptée à un monde stable où les expériences passées peuvent raisonnablement permettre de prédire les expériences futures. Mais lorsque le monde rentre en profonde instabilité, elle me parait contre-productive.

Seulement, qui sait regarder l’inconnu avec curiosité ? Qui sait « hacker » ses propres automatismes ?

Les explorateurs, peut-être…