Une cause perdue ?

Jour 23. Samedi 8 mars 2025.

Aujourd’hui est la journée des droits des femmes, que souvent les personnes résument à la journée des femmes. Ce qui est une manière d’oublier que les femmes ont aussi des droits, et rend la situation encore plus injuste : seulement 1 journée sur 365 pour la moitié de l’humanité ?

J’ai l’habitude de penser, et parfois de dire, lorsque je suis d’humeur cynique, que ces journées sont dédiées aux causes perdues. Une manière de se donner bonne conscience. 

« Les droits des femmes ? Evidemment que l’on s’en préoccupe : on leur a même dédié une journée internationale ! »

Puis j’ai vu qu’il existait une journée de la Terre… Mon moral a fait de la chute libre

Je me sens profondément féministe, mais pas que. Pour moi, le mot égalité n’est pas une façade. Blanc, noir, homme, femme, petit, grand, riche, pauvre : nous sommes tous égaux. Je l’ai appris à l’école, donc c’est vrai, non ? En tout cas, je le ressens profondément.

Mais m’habiller en violet, m’afficher avec un signe distinctif ou encore poser avec un geste convenu pour une photo « corporate » le 8 mars ? Très peu pour moi. C’est du féminisme-washing. Se donner des airs de, et oublier de faire le nécessaire pour améliorer concrètement la situation.

Si à la place de cette communication convenue, l’entreprise imposait à chacun de se réunir en groupe de travail pendant une durée définie pour réfléchir à la réalité des faits, aux moyens d’action individuels et collectifs, et à des mesures qui pourraient être mises en place, je serai la première à participer.

Comme souvent en matière de communication, l’intention affichée n’est pas sincère. Parfois même, elle ne sert que de paravent, pour mieux masquer que rien n’est fait, ou pire, que la situation se dégrade.

Mais chacune et chacun, individuellement, a le pouvoir d’agir et de provoquer une amélioration ou une dégradation de la situation. C’est aussi à chacun, individuellement, de se poser cette question.

« Est-ce que j’ai l’intention de considérer que les droits des femmes sont une cause perdue ? »

Et si votre réponse est non, peu importe l’étiquette que vous choisissez d’endosser ou pas.

Observez bien les faits, repérez les écarts et les biais, nommez-les et, si vous en avez le pouvoir, corrigez-les.